Quel avenir pour l’habitat H.Q.E (Haute Qualité Environnementale) ?

Monsieur Blondy est architecte et s’est passionné, dès les années 70, pour la maîtrise de l’énergie et les énergies renouvelables, délaissant, comme il le dit « le siècle de l’industrialisation des machines à habiter » au profit de l’intégration de l’habitat dans l’environnement. Il travaille actuellement à l’Office Départemental d’HLM de Seine et Marne sur la réhabilitation de quartiers en difficulté en prenant en compte la qualité d’usage, l’environnement et la sociologie qui constituent les éléments principaux du développement durable.

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1. DÉFINITION DE LA HQE
La Haute Qualité Environnementale a été définie comme la capacité d’un bâtiment à préserver les ressources naturelles et à répondre aux exigences de confort, de qualité de vie et de santé. Le bâtiment doit satisfaire ces critères lors de sa mise en oeuvre et au cours de sa vie jusqu’à sa déconstruction. LES 14 CIBLES DE LA HQE La démarche HQE repose sur 14 cibles regroupées en 4 familles d’objectifs :
Maîtriser les impacts sur l’environnement extérieur : A. Éco-construction et B. Éco-gestion
Créer un environnement intérieur satisfaisant : C. Confort et D. Santé

2. SUR QUOI AGIR ?
La construction HQE se traduit par des mesures concrètes
1.1 Lors de la conception
– Intégration dans le paysage et l’environnement, analyse du voisinage et protection contre les risques, économie d’énergie et d’eau ;
1.2 Lors du chantier
– Réduction des bruit, pollution, poussière, salissures. Réduction des transports. Réduction, tri et valorisation des déchets de chantiers ;
1.3 Lors de la démolition
– Faible nuisance
– Recyclage de matériaux, limitation de la consommation d’énergie, remise en état des terrains.

3. MÉTHODES DE TRAVAIL
Chaque maître d’ouvrage peut choisir de concentrer ses efforts sur une partie des cibles HQE en fonction de ses objectifs et de l’environnement. De telles mesures nécessitent la concertation de tous les acteurs dès la conception du projet et sa programmation, mais surtout le suivi attentif du chantier (réception et contrôle des matériaux et équipements, organisation et surveillance du stockage et de la mise en œuvre, formation des équipes).
4. LA HQE EST-ELLE RENTABLE ?
L’économie est réelle pour l’ensemble de la collectivité, mais au niveau du maître d’ouvrage la construction HQE se traduit par un surcoût de 5 à 10 %. Ses partisans font valoir qu’un bâtiment HQE est économe et que l’investissement devient rentable au bout de 5 à 10 ans.
Outre le gain qualitatif : confort, sécurité, santé, il faut noter que des économies sont réalisées dans l’entretien et la redistribution des locaux, si ces facteurs ont bien été pris en compte dans la construction.

5. BILAN DE LA HQE
Le Plan Urbanisme Construction Architecture a participé au financement de treize programmes expérimentaux (700 logements) et on compte aujourd’hui une dizaine de constructions publiques HQE.

6. EXAMEN CRITIQUE DE LA HQE
Nous savons que 80% des bâtiments qui constitueront le parc de logements en 2030 existent déjà. Une action significative sur l’environnement ne peut donc être obtenue qu’en agissant sur l’habitat existant, ce qui est beaucoup plus difficile. L’orateur estime donc que la qualité d’usage et la réhabilitation doivent faire partie des programmes HQE. Cette démarche est ignorée des consommateurs habitants et, trop souvent, le renchérissement de la construction lié à ces nouvelles règles aboutit à la réduction de la taille des logements offerts alors que l’espace est la première demande des consommateurs. En outre, la construction et la rénovation HQE supposent une véritable révolution culturelle dans la filière du bâtiment, tant en ce qui concerne la coordination entre acteurs que la rigueur de suivi des chantiers.

7. UN AVENIR INCERTAIN POUR UNE DÉMARCHE UTILE
Faute de partir de l’habitat existant et des besoins réels des consommateurs habitants, et faute d’incitations financières, on peut craindre que la démarche HQE ne reste un concept pour initiés appliqué à des réalisations expérimentales et à des bâtiments publics, ce qui est loin de répondre aux ambitions de la Conférence de RIO, et aux engagements de la France sur la réduction d’émission de gaz à effet de serre.

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